Lettre ouverte à Philomer

Publié le par Corentin

Mon cher ennemi,

Je dois te le concéder depuis quelques jours maintenant tes vaines tentatives de vouloir te distancer de la Mare et du Marais commencent à m’exaspérer. Il faut reconnaître qu’au début le canard est joueur, beau joueur trop souvent. Il accepte de discuter de parler d’avenir, mais trop c’en est trop. Les choses que je vais te dire ne vont certainement pas te plaire, mais il faut que ça sorte.

Tout d’abord, accepte mes condoléances pour le décès de trois de tes soldats. Avoue que le fait d’avoir retourné Cnéïus, la Reinette Rouge, tu ne t’attendais pas à ça hein ? Cnéïus n’est pas comme tu le décris. C’est quelqu’un de très perspicace. Il a réussi à me convaincre que toutes les grenouilles ne sont pas foncièrement mauvaises. Il est doué, doué pour récolter des informations, doué pour voir sans être vu. Malheureusement, les menaces que tu as prononcées à son encontre, n’ont pas facilité les choses. Je crains pour sa sécurité et si comme moi tu te remémores les mots employés dans le document explosif retrouvé dans ta grotte, il ne devrait lui rester que peu de temps à vivre. Triste sort, mais inacceptable, raison pour laquelle je l’ai envoyé représenter la Mare en Amazonie. Régulièrement, il me fait parvenir des informations. Un servant fidèle que ce Cnéïus, je ne comprends pas pourquoi tu l’as laissé partir.

Cet acte a été perpétré violemment, je le regrette. Je ne voulais pas en arriver là. Conçois que depuis que « cette famille » comme tu l’appelles si cyniquement – est morte, tu es désormais tout ouïe. Philomer, mon cher, rends-toi à l’évidence, tu n’as simplement aucune chance. Tu ne t’es même pas présenté à la conférence des Crapauds chypriotes venus débattre de problèmes de frontières. Je te le concède ; j’avais tout fait pour empêcher ta venue. Reconnais que les moindres de tes mouvements sont maintenant dangereux. Il est presque impossible pour toi d’aller jusqu’au Nénuphar central

Philomer accepte cette patte tendue vers toi. Je ne te demande pas grand-chose : une reddition complète, une remise de tes équipements, de la liste de tes membres. En échange, tu as ma garantie d’avoir la vie sauve et de ne pas finir dans une assiette. Il m’est impossible de surseoir aux actes anticonstitutionnels que tu as faits. L’ensemble de ces actes de haute trahison méritant la peine de mort, je suis prêt à convertir ta peine en prison à perpétuité.

Philomer écoute ta petite voix intérieure, ne continue pas sur cette voie. Tu sais comment prendre contact avec moi.

Mes salutations.

Publié dans Rester dans le Marais

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